Les crises économiques, sociales ou autres sont souvent sources de désengagement, de perte de talents, de tensions et de conflits, et par conséquent, de manque de performance pour tous (entreprise/ collaborateurs) quand elles sont mal gérées. L’une des erreurs commises par le management est de ne pas anticiper ces crises en mettant des systèmes de management adaptés au best et worst case, des boosteurs de la performance impliquant l’ensemble des parties prenantes (entreprise /équipe/ collaborateur), voire les annuler pendant la période de crise pour faire des économies en oubliant que c’est le moteur de la création de richesse.
Dans ces périodes de pression liée aux résultats, le management se penche souvent sur la réduction des coûts, le gain rapide et adopte plus le style directif en oubliant la valeur ajoutée que pourrait lui générer un management participatif impliquant l’écoute, la communication dans les deux sens, l’innovation et la mobilisation vers des objectifs communs. Nous constatons souvent que durant ces périodes de crise, les collaborateurs acceptent de faire beaucoup de sacrifices, notamment en terme de salaire, de disponibilité, d'initiative, …etc. C’est là que les dirigeants et managers ont un rôle important à jouer pour tirer vers le haut l’engagement, la performance et stimuler l’innovation.
Quelles recommandations pour les dirigeants en ces temps de crise ?
Le management participatif est fortement conseillé, car il permet de générer des solutions innovantes, implique décideurs/acteurs et facilite le déploiement des plans d’actions. L’un des piliers de du management en période de crise est la transparence, car tout le monde est envahi de doutes, d’incertitudes et de questionnements. Plus on partage avec nos équipes en toute transparence, plus on gagne leur confiance, engagement, plus on trouve de solutions pertinentes et on coupe court aux éventuelles rumeurs qui pourraient circuler.
Egalement, une communication axée, principalement, sur des valeurs humaines, notamment l’empathie, la confiance, et la capacité à dépasser cette période difficile, permettra aux managers/collaborateurs de se projeter et de s’investir, davantage qu’une communication orientée sur l’aspect financier et les difficultés économiques de l’entreprise.
Quelle approche pour les managers de proximité ?
En cette période de crise, le manager de proximité doit faire preuve de beaucoup d’empathie, d’écoute active, de compréhension, de réactivité avec ses équipes et sa hiérarchie, tout en restant concentré sur l’atteinte des performances attendues, une équation pas facile mais réalisable !!
Il est fort recommandé aux managers, dans ce contexte de communiquer, clairement via plusieurs canaux, les objectifs à atteindre, de dégager du temps pour rassurer les peurs des collaborateurs, développer leur autonomie, répondre rapidement à leurs questions, de résoudre les tensions dues au stress avant qu’elles ne grandissent et faire régner un bon climat social.
Que faut-il éviter avec le management participatif en période de crise :
La période de crise requiert l’obtention de résultats et l’adhésion de tous malgré le manque de visibilité, une balance pas facile à équilibrer avec le management participatif !! Pour bien réussir cette approche de management en période de crise, il est fort recommandé aux managers de bien doser ces quatre composants:
Le temps : il est important de bien préciser dès le départ le temps dont nous disposons afin de stimuler la créativité dans les délais, et de préférence mettre un time keeper;
Le coût : il est nécessaire de définir dès le départ les budgets afin que la balance puisse trouver son équilibre et mettre un pilote et des indicateurs;
La résistance passive: on peut la rencontrer pour une raison ou une autre dans l’organisation, mais il faut la gérer, soit par l’ignorance, soit par le cadrage selon le contexte et la gravité pour mieux avancer;
Remise en question: il est important d’accepter, encore plus en cette période de crise, la remise en question, grâce à ce mood on pourrait générer de meilleures solutions, éviter les mauvaises décisions et garder notre calme.
Par Siham Ennajbi
DRH, CAC
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