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Q&R avec Choukatli Rym

Dernière mise à jour : 24 juil. 2023

Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Choukatli Rym, Head Of Marketing @ VERMEG for Banking & Insurance Software

Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel en quelques mots ?


Je vais sur mes 18 ans d’expérience aujourd’hui, entre la communication sous tous ses aspects, le marketing, le market research et le digital. J’ai pu travailler en agence de communication, en agence média, chez l’annonceur de FMCG, ou chez un annonceur de services, dans le B2B pour des produits financiers etc… Le moins que je puisse dire sur mon parcours, c’est qu’il est enrichissant et atypique. J’ai roulé ma bosse et j’ai eu la chance de pouvoir changer de poste et société pas mal de fois, mais j’ai aussi pu changer de pays. J’ai travaillé avec des équipes de nationalités différentes et de backgrounds culturels différents. J’ai pu m’intégrer et m’imprégner de ces richesses, cela m’a valu des liens humains forts, que je nourris encore aujourd’hui. De chacune de mes expériences, et de tous mes passages, j’ai pu garder des relations amicales avec des personnes que j’ai eu la plaisir de connaître.



Quelle a été votre expérience la plus difficile et qui a changé votre état d'esprit ?


A chaque expérience et à chaque poste ses difficultés, et chacun de ces passages nous forge et change quelque part notre état d’esprit. L’expérience la plus ‘’challenging’’ pour moi, pas forcément la plus difficile, fût celle en Algérie. J’ai quitté ma zone de confort, où tout roulait presque tout seul, pour me lancer dans une aventure en terre inconnue en embarquant ma famille avec moi. Il fallait s’intégrer dans une culture que nous, tunisiens, croyons si bien connaître, mais qui a ses particularités bien à elle. J’ai appris à m’adapter, sans perdre de vue mon objectif et le rôle pour lequel j’ai été appelée. Il a fallu aussi me faire accepter et adopter, je venais à la tête d’une équipe déjà existante. Imaginez une femme, étrangère, et qui vient ‘’diriger’’. Il fallait prouver à l’équipe que je méritais leur confiance tout comme je méritais de les manager. Tout ça en trouvant mes repères avec ma famille dans un pays que je ne connaissais pas jusque-là. Je crois que j’ai réussi le pari de m’intégrer et de me faire adopter.



Lorsque vous êtes surpris par un contexte inhabituel ou incertain, que pensez-vous ?


J’ai appris avec le temps, à ne pas réagir à chaud, à prendre du recul, et à prendre le temps d’absorber mes émotions et d’analyser avec lucidité le contexte. On a tendance à voir les choses d’un seul angle, et souvent notre jugement est biaisé par les émotions. J’essaye donc de me mettre en dehors de ma position, pour avoir une vision juste et un jugement correct de la situation, avant d’agir. Il ne faut pas non plus brader son intuition, je suis de ceux qui croient que l’intuition est la première impression sont souvent les plus justes. Un équilibre entre la raison et le cœur, mais qui n’est pas toujours facile à atteindre.



D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme leader / manager ?


Il faut arrêter de se prendre pour une femme tout simplement. Je ne vois pas de différence dans le poste de leader ou manager entre une femme et un homme, donc il ne faut pas partir avec des aprioris, et se soucier du fait que l’on soit femme. Il faut agir en son âme et conscience, se donner à cent pour cent, continuer à apprendre et accepter l’apport de toute personne dans son équipe, sans tenir compte de son âge ou expérience. Il faut être juste, mais aussi défendre l’intérêt de l’équipe quand il le faut. Un manager est celui qui pousse de l’avant une équipe, qui la soude et qui arrive à sortir le meilleur de chacun, ce n’est pas celui qui exerce un pouvoir et dirige.

La dimension humaine est aussi très importante, l’empathie est sans doute une des qualités les plus importantes pour un manager. Si on arrive à se mettre dans les souliers de l’autre, on pourra voir les choses de ses yeux, et on pourra avoir une vision plus complète et plus juste.

Arrivé à un niveau managérial, on n’attend plus de nous que l’on comprenne le poste et qu’on arrive à exécuter des tâches, mais plutôt qu’on puisse construire une équipe, la faire monter en compétence, et que la synergie entre ses éléments apporte une plus-value à l’entreprise. Et pour moi, ce rôle ne doit pas changer en fonction du genre, qu’il soit occupé par une femme ou par un homme.

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