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Q&R avec Kayissan Dominique ATAYI

Dernière mise à jour : 26 juil. 2023

Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Kayissan Dominique ATAYI

Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel en quelques mots ?


Les différentes formations que j’ai suivies m’ont permis de naviguer entre plusieurs métiers. Après avoir obtenu une licence en anglais à l’Université Lumière de Lyon, j’ai obtenu un BTS en Communication d’Entreprise au Groupe Pigier Lyon puis une attestation de Spécialiste en Communication événementielle et Relations Presse, à l’Institut Supérieur d’Etudes Commerciales de Lyon. J’ai ensuite obtenu un Certificat de Décoratrice Intérieure à l’Institut Merlin de Paris. Pendant 7 ans, de 1991 à 1998, j’ai travaillé dans le privé ; d’abord en agence de publicité à Lyon puis dans l’informatique dans une société privée à Lomé pour revenir à l’assistanat de direction en Côte d’Ivoire et terminer dans une société de tabac à Lomé. Depuis plus de 24 ans, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, dans la construction, l’aménagement intérieure et l’hôtellerie avant de migrer dans la communication, l’évènementiel et la décoration intérieure en créant l’agence KDA-PRO. En 2019, j’ai jugé utile de faire bénéficier de mon expérience de vie au plus grand nombre. C’est ainsi que j’ai lancé le concours NANAGAN, lequel est un programme de développement personnel à l’endroit de la femme ronde africaine puis en 2020, j’ai initié « Les Ateliers de KDA », un espace de rencontres, d’échanges et de formations. Depuis peu (2020) j’ai ouvert une branche Conseil en image, pilotée par ma fille, elle-même Conseillère en image diplômée d’une école sur la Côte d’Azur.



Quelle a été votre expérience la plus difficile et qui a changé votre état d'esprit ?


Mon expérience la plus difficile n’a pas été professionnelle, quand bien même en tant qu’entrepreneure, j’ai connu des hauts et des bas. Je parlerai plutôt de mon rapport avec la mort. J’ai perdu des êtres chers. D’abord ce fut mon fils ; puis en dix années, j’ai perdu successivement mon père, ma grande sœur, ma mère et enfin notre aînée. La mort a vraiment changé ma manière d’appréhender les expériences de la vie, dans tous les domaines. Je me suis rendue compte que nous ne sommes maître/maîtresse d’absolument rien. Nous devons nous attacher à bien faire ce que nous pouvons et apprendre à lâcher plus souvent prise face à des situations qu’il est difficile voire impossible de changer. Et surtout, j’ai appris à devenir plus bienveillante et tolérante.



Lorsque vous êtes surpris par un contexte inhabituel ou incertain, que pensez-vous ?


Je prends le temps d’analyser la situation en essayant de garder, le maximum possible, une perspective objective de la situation, sans y mettre trop de passion. Face à des situations qui nous semblent confuses, il est important de tout faire pour garder la tête froide, ce n’est que par cette attitude que l’on arrive à trouver des approches de solutions. Je n’hésite pas non plus à demander l’avis de personnes, qui sont de bon conseil, que cela soit dans ma vie professionnelle ou privée. Je n’oublie surtout pas le côté spirituel. Souvent, la prière ou la méditation m’aide à voir plus clair dans une situation confuse.



D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme entrepreneur dans un contexte interculturel ?


L’entrepreneur en général doit se démarquer non seulement par la qualité et la pertinence de son offre mais aussi par la pluralité dans l’approche de satisfaction de son client. Je pense qu’évoluer dans un contexte interculturel est une belle opportunité. La diversité des pensées, des valeurs, des manières de voir les choses, d’appréhender les situations, etc, sont autant d’atouts qui permettent à la femme entrepreneure d’avoir une large ouverture d’esprit, pourvu qu’elle soit ouverte à ce qui sort de son contexte habituel. Lorsqu’on a la chance d’évoluer dans un tel environnement, on arrive à créer des interconnexions entre les différents modes de pensées et les visions. On est mieux outillé et on peut proposer le + que d’autres n’auraient pas la possibilité d’offrir/de proposer. Toute proportion gardée, il faut éviter de trop apporter de bouleversement dans notre manière de voir les choses mais aussi ne pas trop bousculer le client, par des habitudes difficiles à incorporer dans sa manière de voir/faire. Car au final, c’est lui qui a le dernier mot.


D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme leader / manager ?


Il y a tellement de facteurs clé. Je serai tentée de vous dire qu’il y en a trois qui sont ex aequo, dans ma vision, l’un ne saurait aller sans l’autre. Foi, capacité technique et résilience jouent un rôle important dans ma vie d’entrepreneur. Et cela fait des années que je ne peux faire sans eux. Il est important de croire, plus dur que fer, en ce que l’on initie. Cette foi ne saurait aller sans la capacité technique à réaliser ce projet et enfin il faut développer de la résilience, afin de tenir bon même si l’on rencontre sur son chemin des obstacles. Les autres facteurs de réussite viennent ensuite. Ce que je dis n’engage que moi, ce n’est pas une école mais c’est mon école de vie qui me l’a enseignée.

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