Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Lyubka Stoykova, Conseillère en gestion de projets @Parc Olympique
Comment pourriez-vous décrire votre parcours professionnel en quelques mots?
Née en Bulgarie et issue d'un milieu ouvrier, je suis partie étudier en France à 18 ans, seule, avec 800€ en poche et des rêves pleins les bras. J'ai complété des études en communication et affaires pour ensuite travailler en développement d'affaires. Il s'en est suivi un deuxième départ à zéro. J'ai déposé ma valise à Montréal attirée par les nombreuses opportunités professionnelles et l'ouverture d'esprit que le Canada offre aux nouveaux arrivants. En 2014, j'ai commencé ma carrière en gestion de projets comme contrôleuse de projets. Deux ans plus tard, je suis devenue d'abord coordonnatrice, puis chargée de projets pour Morgan Stanley. Enfin, depuis 2019, j'occupe le poste de conseillère au sein du bureau de projets du Parc olympique. Parallèlement à mes emplois, j'ai complété une maîtrise en gestion de projets, obtenu la certification Project Management Professional (PMP) et gagné le prix Élixir 2021 du PMI-Montréal dans la catégorie Professionnel émergeant en gestion de projets.
Mon parcours est marqué par beaucoup de travail, persévérance, passion, dévouement et des étoiles bien alignées. Je considère chaque opportunité à long terme et je me pose ces deux questions :
Qu'est-ce que je peux en apprendre?
Est-ce qu'elle est cohérente et en harmonie avec mon système de valeurs et objectif du moment?
Quelle est votre expérience la plus difficile et qui a changé votre état d'esprit?
Apprivoiser la culture organisationnelle est ce qui représente une constante épreuve pour moi depuis le début de mon parcours professionnel. À des degrés différents, je suis en permanente adaptation. En fait, si je veux évoluer professionnellement, je dois me remettre en question régulièrement, chasser mon style de communication direct et directif, ancré dans ma personne d'origine est-européenne, et l'atténuer par celui en vigueur dans l'organisation dans laquelle je suis. Ceci est d'autant plus difficile qu'il s'agit de subtilités qui font partie du savoir organisationnel implicite. Comment cela a-t-il changé mon état d'esprit? J'accorde une place beaucoup plus importante à l'observation des non-dits et des actions plutôt qu'aux paroles. Comme on dit: "Chasse le naturel, il revient au galop" et par conséquent, je tente de bien évaluer une organisation avant de l'intégrer pour éviter une incompatibilité qui ne serait bénéfique à personne. Le but pour moi est d'évoluer au sein d'organisations qui privilégient une réelle hiérarchie horizontale afin de faciliter l'intégration et les futures interactions.
D'après votre expérience, quel est le facteur clé de succès pour une femme?
La prise de conscience de sa condition de femme. Il est faux de dire que la femme est égale à l’homme. D’un point de vue de capacités cognitives: certes. D’un point de vue physique et physiologique, la femme est, de toute évidence, très différente de l’homme. En quoi cette prise de conscience est un facteur clé de succès pour une femme? Premièrement, cela permet à la femme de prendre ses dispositions pour diminuer l’impact négatif de sa condition sur son parcours professionnel. Il faut arrêter de pense que le SPM, la grossesse (aussi facile et légère soit-elle), le soin des enfants en bas âge, la ménopause n’influencent aucunement la journée de travail d’une femme. En prendre conscience et l’accepter permet à la femme de mieux gérer ces états. Bien entendu, c’est aux gouvernements, sociétés et organisations de faire leur part pour normaliser et mettre en place des mesures qui ne pénalisent les femmes dans leur carrière pour des raisons liées aux états mentionnés plus haut. J’ose croire que le jour où une femme se permet de manquer une réunion d’urgence le soir pour prendre soin de son enfant sans que cela l’empêche d’obtenir une promotion pour l’excellence de son travail, n’est pas loin.
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