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Q&R avec Michaël Tartar

Q&R Exclusif de Trusted Magazine avec Michaël Tartar, Fondateur & CEO @DIMM.UP



Quels sont les principaux blocages rencontrés par les entreprises dans l’adoption de l’IA, et comment les surmonter ? 


Le principal blocage à l’adoption de l’IA est le manque de culture sur l’IA par les cadres dirigeants. Présentée dans la presse comme la solution ultime aux gains de productivité, souvent présentée dans la science-fiction sous forme de dystopies, l’IA est synonyme d’incertitudes. La fragilité de la réglementation, avec par exemple en Europe la mise en place de l’AI Act en 2024, contribue à complexifier la perception de l’IA. Ajouté à cela une course en avant frénétique donnant le sentiment, si l’entreprise n’a pas pris le virage de l’IA, qu’elle est perdue. 


Le comité de direction, et tous ses membres sont concernés, doit impérativement se former à l’IA. Comprendre ce qu’elle peut apporter et ses limites. Et je ne parle pas seulement de l’IA générative. Ce premier niveau d’acculturation ouvrira mentalement le champ des possibles. Il conviendra ensuite de sacraliser à l’échelle de l’entreprise cette curiosité, cette envie de tester, d’apprendre, de découvrir ce que les IA peuvent apporter à l’entreprise. 


Une étude Cypher Learning a démontré que dans les entreprises les plus avancées dans l’adoption de l’IA générative, 57% des collaborateurs déclarent en avoir un usage faible. Pourquoi ce faible usage ? Par défaut de formation au "prompting". L’investissement dans l’accompagnement au changement est une absolue nécessité, pour former à l’outil, et aussi rassurer, car l’IA ne remplacera pas les employés, elle les rendra plus efficaces. 



Quels critères ou indicateurs clés permettent d’évaluer la maturité d’une organisation pour adopter des solutions d’IA ? 


L’IA est la dernière vague de digitalisation après les ordinateurs personnels, Internet, le mobile et les réseaux sociaux. En ce début 2025, le déploiement de l’IA ne fait que commencer. Ses fondamentaux restent les mêmes que ceux des précédentes vagues de digitalisation. La différence se situe dans la vitesse d’adoption. Les entreprises les plus mâtures dans leur digitalisation sont aussi les plus à même de tirer profit de l’IA. 


C’est donc avant tout en comprenant à quel point l’entreprise est numérique en profondeur, que le dirigeant aura une bonne idée de la capacité à tirer profit de l’IA. À ce titre, un diagnostic digital profond est de nature à éclairer le niveau de préparation de l’entreprise. Le mot important dans la phrase précédente est "profond". En effet, face à l’urgence, voire la frénésie sur l’IA, prendre du recul pour comprendre les forces et faiblesses numériques de l’entreprise, est indispensable. Il serait illusoire, inutile et économiquement irresponsable de se jeter sur la première IA venue en espérant un miracle. 


Faire ce diagnostic demande un effort, une mobilisation des cadres dirigeants de l’entreprise. La plateforme dimmup.com couvre 115 indicateurs à évaluer pour comprendre la maturité digitale et donc la maturité IA de l’entreprise. Certaines entreprises préfèrent être accompagnées, être challengées, pour que le diagnostic aille encore plus loin et prépare les actions à mener pour progresser. Dans ce cas elles peuvent demander l’assistance de DIMM.UP et de ses partenaires. 



Comment impliquer efficacement les collaborateurs dans une transition vers une organisation augmentée par l’IA, tout en gérant les craintes et résistances ? 


Au risque de me répéter, la formation et même l’acculturation à l’IA du comité de direction est la base. L’objectif est de passer du fantasme à la réalité. Ensuite il convient de construire un programme de découverte et d’appropriation opérationnelle de l’IA en impliquant les managers et bien-sûr les collaborateurs. Cette co-construction permet de réduire les risques et d’augmenter les chances de succès du programme. Gardez en tête que seuls 30% des programmes de transformation digitale réussissent à atteindre leurs objectifs, selon le BCG. Ceux qui réussissent associent largement leurs collaborateurs. 


Les dirigeants doivent aussi intégrer dans les budgets liés au déploiement de l’IA les coûts liés à l’accompagnement au changement. McKinsey a démontré qu’à chaque euro investi dans une solution numérique, il faut consacrer un autre euro à l’accompagnement au changement. Ce poste budgétaire est critique pour le succès des initiatives IA dans l’entreprise. 


Enfin, l’IA étant l’objet de tant de fantasmes, l’exemplarité des structures managériales et le partage des expériences entre pairs, sont de nature à réduire les craintes et les résistances. Plus que jamais, la démonstration par l’exemple est nécessaire pour rassurer et montrer le bénéfice que l’IA apporte à chacun. 

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