« Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d’éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l’homme s’en est chargé ; car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant » – Sourate Al Ahzab-verset-72, Le Saint Coran.
« Créer une entreprise forte et un monde meilleur ne sont pas des objectifs contradictoires: les deux sont des ingrédients essentiels pour le succès à long terme » – William Clay Ford Jr. Executive Chairman, Ford Motor Company.
Au cours de ces dernières décennies, le monde a connu un important progrès scientifique et technologique, ainsi qu’une émergence considérable et sans précédent de la globalisation. Ce triomphe économique et financier a été matérialisé par une expansion spectaculaire des entreprises multinationales ainsi que des entreprises locales dans chaque pays. Cela n’était pas sans effets indésirables, voire néfastes sur les individus et les diverses sociétés. Ces entreprises, et malgré le succès connu, sont couramment qualifiées comme machiavéliques et opportunistes concentrées sur l’accroissement des parts de marché, l’accumulation des profits et la recherche de la rentabilité.
Simultanément, il est bien clair que la question économique et financière est devenue la principale préoccupation à l’échelle internationale, source de conflits entre pays ainsi que des guerres de positionnement et de répartition des richesses entre les différentes puissances mondiale : les USA, la Chine, la Russie, UK et la France… Cette question est aussi au cœur de tout débat politique et médiatique à laquelle s’intéressent politiciens, chercheurs et journalistes par leurs analyses et réflexions.
Toutefois, les scandales économiques et financiers tels que Enron (2001), Worldcom (2002) & Madoff (2008), les scandales écologiques et environnementaux tels que Tchernobyl & Exxon Valdez, la prolifération des problèmes sociaux, l’augmentation des taux de pauvreté et de chômage un peu partout dans le monde, les problèmes écologiques liés à la gestion et la rareté des eaux, la pollution industrielle et chimique, les changements climatiques …ont poussé les entreprises à développer un nouveau rôle basé sur des concepts de citoyenneté et d’éthiques visant le développement durable; il s’agit de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE).
La RSE apparait comme étant une prise de conscience croissante des entreprises face aux différentes crises économiques, financières et environnementales vécues. L’International Organisation for Standardisation, a donné à la RSE, dans sa norme ISO 26000, la définition suivante :
« La responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
- prend en compte les attentes des parties prenantes
- respecte les lois en vigueur et en accord avec les normes internationales de comportement et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».
Le courant d’idées le plus prépondérant illustre que les entreprises insérant la RSE comme un axe stratégique dans leurs activités, optent pour une image de marque rayonnante sur le marché vis-à-vis de sa leurs clientèles et leurs fournisseurs, séduisent les meilleures ressources et instaurent une pérennité de confiance avec toutes les parties prenantes. Tout cela ne peut qu’impacter positivement sa leur performance, les exemples les plus marquants dans le monde sont : Google, Microsoft, Walt Disney, BMW, LEGO …
En Tunisie, mises à part quelques initiatives isolées de quelques multinationales, le vrai démarrage de la RSE a commencé en septembre 2005 depuis le lancement du Pacte Mondial des Nations Unies. A partir de cette date, les pouvoirs publics ont commencé à s’intéresser sérieusement à l’engagement des entreprises tunisiennes dans la voie de la RSE et ont lancé une série d’initiatives tel que les programmes de certifications et de mise à niveau des entreprises, visant à accroitre leurs compétitivités et préparant l’intégration de l’économie tunisienne dans le marché international, suite à l’adhésion de la Tunisie à l’OMC & sa signature du traité « partenaire privilégié avec l’Union Européenne».
Conscientes de plus en plus du rôle de la RSE dans le développement durable, beaucoup d’Entreprises publiques et privées en Tunisie se sont engagées dans de multiples actions RSE touchant des domaines diversifiés tels que : la culture, l’enseignement, la santé, l’environnement, l’infrastructure et le sport. De même, et précisément dans notre secteur bancaire, la plupart des banques insèrent dans leurs rapports annuels un paragraphe dédié à l’activité RSE. Nous pouvons citer des exemples rayonnants d’actions RSE tels que :
L’engagement de la Banque de Tunisie en faveur des écoliers des régions défavorisées en prenant en charge les frais de la rénovation totale de deux écoles primaires;
Le partenariat entre la BNA avec l’association « MADANYA » dans le transport des écoliers dans les zones défavorisées et couvrant tout le territoire tunisien, ainsi que la réhabilitation, la rénovation et l'équipement des écoles primaires dans les Gouvernorats de Jendouba et de Sidi Bouzid;
Le parrainage de l’UBCI des enfants faisant partie d’une maison au village SOS Gammarth;
De même, Banque Zitouna, depuis sa création en 2009, a inséré parmi ses missions, la contribution aux enjeux du développement durable et aux principaux défis socio-économiques du pays.
Plus encore, dans sa stratégie 2020, Banque Zitouna a identifié cinq axes stratégiques à savoir : croissance, rentabilité, conformité Charaique, Capital Humain et aussi RSE. Ce dernier axe étant en totale cohérence avec les valeurs et les principes de la banque. Le programme RSE tracé a donné lieu à de nombreuses actions et événements touchant des secteurs et catégories diversifiées, à savoir l’éducation, la santé, l’environnement et les jeunes startups.
Aujourd'hui, la RSE au sein de Banque Zitouna n’est plus une mode à laquelle l’entreprise ait recours pour imiter les concurrents, ni une sorte de publicité et de démarche marketing, elle est devenue de nos jours, non seulement un levier incontournable pour améliorer l’ambiance du milieu de travail, d’accroitre le sentiment d’appartenance et la culture d’entreprise entre les employés, mais aussi un stimulateur de chiffres d’affaires impactant positivement la performance de l’entreprise.
Mohamed Rached Bilel
Directeur de Réseau @ Banque Zitouna
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