Par Muriel CISSE, Directrice de la Communication Externe et de la Marque, Orange (Côte d’Ivoire).
La situation pandémique que traverse le monde entier, a bousculé certaines certitudes et quelque peu changé la nature des relations humaines. En effet, La COVID 19 frappe au cœur du lien social en érigeant la distanciation physique en norme. Ce concept antisocial par essence, avec lequel nous devrons cohabiter quelques temps encore, a ouvert un grand boulevard à la technologie, confirmant son caractère incontournable et essentiel dans les relations humaines aussi bien professionnelles que sociales.
Comme cela a été le cas lors de toutes les grandes avancées et changements de notre civilisation contemporaine, les avancées technologiques ont longtemps été controversées, souvent perçues comme des outils de distanciation. Nombreux sont ceux qui y voyaient une menace voire un frein à la relation sociale ... le virtuel empêchant le contact humain, la chaleur humaine et favorisant l’isolement social dans un monde non réaliste ... dans ce contexte pandémique, les technologies et leur corolaire qu’est la digitalisation se révèlent précisément comme des outils de rapprochement social.
La relation virtuelle est aujourd’hui devenue une composante essentielle dans notre réalité sociale damant le pion sous bien des aspects à la relation physique ou réelle. En effet, contraints au masque ou à la distanciation lors de nos déplacements et rencontres physiques, nos sens s’en trouvent largement frustrés. Aucun d’entre eux n’est d’ailleurs épargné… quand ils échappent au masque et à la distanciation (la vue, le toucher voire l’audition), ils sont parfois rattrapés par la maladie elle- même (le goût, l’odorat). Le virtuel est ainsi devenu l’un des rares endroits où nous pouvons encore tomber le masque en public et partager des moments sans crainte ni stress avec nos proches, amis et collègues...Ici le manque de contact physique et l’écran qui s’interpose sont devenus respectivement naturel et invisible et se révèlent finalement être moins frustrant pour nos sens que le port du masque. Les voix sont quelques fois mieux perceptibles qu’à travers un masque et les personnes vues dans leur intégralité dans le cadre d’échanges à travers les différents outils collaboratifs. Finalement, en mettant en perspective toutes les contraintes de distanciation, le monde virtuel devient un monde relativement sans barrières...un monde plus épanouissant pour nos différents sens et parfois moins biaisé que notre monde réel désormais défiguré par les masques.
Dans le cadre de la pandémie à coronavirus, la technologie oppose donc à la distanciation physique, un rapprochement qui permet de préserver le lien social. Cependant, cette situation à travers le manque de chaleur humaine qu’elle génère nous rappelle, si besoin était encore, l’importance d’une relation physique et humaine ponctuée de rencontres et contacts spontanés, d’échanges chaleureux et de convivialité que la technologie ne remplacera jamais... le virtuel n’a pas la capacité de se substituer à la réalité, et les technologies ne pourront pas se substituer à l’humain... il est évident que les technologies resteront au service de l’humain, dans une parfaite complémentarité que nous devons avoir l’intelligence de construire tout en gardant le pouvoir… A la suite de la marque Orange, acteur majeur des évolutions technologiques et des changements sociaux qui en découlent, je dirais que « Nous avons tous de grands pouvoirs, nous avons tous de grandes responsabilités. » Le pouvoir reste dans notre camps et l’expérience Covid nous confirme le caractère désormais incontournable de la technologie mais nous renforce paradoxalement dans la conviction que l’essence de notre humanité n’est pas menacée par la technologie qui en fait désormais partie.
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